307,
la Peugeot "hybride" Zénith de Paris, 8 février 2001. L'espace est mythique. Peugeot aimerait bien que la voiture qu'elle y présente, le devienne également. C'est en tous les cas le souhait de Frédéric Saint-Geours, PDG du Lion. La nouvelle 307, finalement assez longuement attendue, fait donc ses premiers pas sur une scène parisienne avant d'aller défier le public dans la rue et en concessions. Mais pourquoi le Zénith ? Un segment majeur Pour tout dire, il était nécessaire de soigner l'entrée de cette 307 car le pari est de taille. La nouvelle 307 est un maillon fondamental de la réussite de Peugeot sur le marché. Elle occupe en effet le segment mondial le plus stratégique. Imaginez. Un peu moins d'une voiture sur trois vendues en Europe appartient à ce segment. Enorme! De 22% en Suède, la proportion de ce segment, appelé M1, passe à 37% en Espagne par exemple. "C'est un marché carrefour. On passe tous au moins une fois dans sa vie par ce segment" affirme convaincu Patrick Bailleul le directeur de gamme. Sur le Vieux Continent, ce segment pèse cinq millions d'automobiles et il est en croissance. Il est passé de 28,5% de parts de marché en 1998 à près de 30% en 2000. Frédéric Saint-Geours est formel : "La réussite dans ce segment signe la dimension internationale d'un constructeur généraliste". Voilà ce qui s'appelle se mettre la pression. Et il insiste : "C'est le modèle pivot de la croissance future de Peugeot, le nouveau moteur du dynamisme de la marque". Tout cela valait bien un Zénith. Mais finalement comment est-elle cette 307 ? Les responsables marketing de Peugeot nous annoncent un véhicule de rupture, le dossier de presse parle d'un étrange bi-corps mono volume. Pour notre part nous osons le qualificatif d'hybride. Rien à voir bien sûr avec les motorisations du même nom. Il s'agit là d'une hybridation conceptuelle et architecturale. Frédéric Saint-Geours parle même de nouvelle génération d'automobile. C'est certainement un peu fort. Mais quand même !
Mi-berline, mi-monospace On le sait aujourd'hui le segment M1 fait la part belle au monospace compact. Cette 307 puise ainsi quelques-unes de ses aspirations dans ce concept tout en demeurant clairement une berline. Bruno de Guibert, le directeur produit, évoque l'exceptionnelle luminosité de l'habitacle rendue possible grâce un pare-brise de 1,5 m² qui par ailleurs élargi la visibilité. On s'aperçoit une fois à bord que ce pare-brise est très en avant et dégage un large espace, façon … monospace. En règle générale d'ailleurs, cette 307 fait preuve de générosité en terme d'habitabilité et de rangements. Longue - avec 4,20 m c'est la voiture la plus grande de sa catégorie -, elle toise aussi très haut. Là où une Golf affiche 1,44 m, la 307 offre 1,51 m au garrot. La garde au toit en profite bien évidemment.
La 307 est indéniablement accueillante. Elle apparaît donc comme un savant dosage entre une berline matinée de monospace avec pourquoi pas un soupçon de break. Un véhicule pluriel mais tout en nuance. Un véhicule de rupture douce sans cassure. Un juste milieu. Pour un véhicule de ce segment, la 307 met en revanche le paquet sur le plan de la sécurité avec en fonction des finitions et des motorisations : ABS avec répartiteur électronique de freinage, ESP et système anti-patinage, toute la panoplie d'airbags dont les airbags rideaux, appel d'urgence automatique en cas de déclenchement des airbags (lorsque l'équipement télématique est choisi en option), le dossier du siège actif avec système anti-affaissement de l'appuie-tête (anti-coup du lapin), colonne de direction rétractable etc. Une 307 pour tous, une 307 pour chacun D'autres équipements valorisent cette 307 : pare-brise athermique, volant réglable, lève-vitres électriques avant etc. Elle profite aussi des innovations de la grande sœur 607 et du fameux multiplexage avec la condamnation des portes dès 10 km/h ou l'allumage des warnings en cas de freinage d'urgence. La 307 pense également aux petits incidents de parcours qui émaillent la vie des automobiles. Tout a ainsi été pensé pour le traitement des petits chocs pour minorer les coûts des réparations mais aussi abaisser les tarifs des assurances allemandes. Les larges porte-à-faux de la 307 sont un préalable à des primes d'assurances adoucies. Ou quand l'économie impose une caractéristique de design. Dernière annonce et non des moindres, la 307 inaugure, dans son segment, la personnalisation, pour la clientèle, des ambiances intérieures qui voient apparaître la couleur. "Une 307 pour tous, une 307 pour chacun" conclura Patrick Bailleul. La 307 sera commercialisée le 26 avril prochain en France et en Belgique. Les motorisations disponibles dès le lancement seront le 1.6 16 S, le 2.0 l 16 S et le 2.0 HDi 90 ch. Le 2.0 HDi 110 avec filtre à particules devrait suivre dans quelques mois ainsi que le moteur d'entrée de gamme, le 1.4. Cette dernière version d'entrée de gamme XR sera affichée à 89 500 francs. la version 1.6 110 XR avec climatisation sera elle affichée à moins de 100 000 francs. Un prix bien placé qui correspond assez bien aux ambitions commerciales de la marque. Peugeot compte vendre 300 000 307 en 2001 et 550 000 en année pleine. Des objectifs en majuscule pour une hybride de nouvelle génération. Fin de conférence de presse. Au fait Frédéric Saint-Geours, à quand un véritable monospace compact, sur la nouvelle plate-forme de la 307 ? "Chaque chose en son temps, pour l'heure, c'est le lancement de la 307" fuse la réponse. Le Picasso du groupe PSA vous dit merci. Jean Louis Busquet Canal auto |