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                       Le 28/11/2001
Législation
Amiante : le gouvernement sauve la situation

La ministre de l'Emploi et de la Solidarité a désamorcé la bombe qui menaçait le marché de la voiture d'occasion en annonçant son intention de modifier le décret sur l'amiante à l'issue de consultations avec les professionnels.

L'application du décret de décembre 1996 sur l'amiante dans les voitures est reportée. Elisabeth Guigou vient en effet de mettre un terme aux spéculations sur les éventuelles conséquences de son entrée en vigueur le 1er janvier 2002.

Le principe d'un délai "aussi réduit que possible" dans l'application du décret de décembre 1996 sur l'amiante dans les voitures est acquis, et sa durée sera précisée par le gouvernement "avant la fin de la semaine", soit à l'issue de réunions prévues mercredi avec les professionnels de l'automobile, et avec les organisations syndicales.

"Il est très important que nous donnions le temps nécessaire aux propriétaires d'un véhicule mis en circulation avant le 1er janvier 1997, de pouvoir faire les adaptations nécessaires", a ajouté la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, lors des questions à l'Assemblée Nationale. "Non pas que le risque de santé soit très grand pour les propriétaires de véhicules, mais c'est vrai qu'il existe aussi pour les personnes qui travaillent dans les garages", a-t-elle expliqué.

Un moratoire jusqu'en 2005

En tout cas, si le CNPA demande un moratoire sur l'application du décret jusqu'en 2005, comme le permet la législation européenne, le président du Conseil national des professions de l'automobile, Roland Gardin, s'est d'ores et déjà déclaré "ravi" de la décision du gouvernement. "Il y a aujourd'hui 12 à 15 millions de propriétaires de voitures de plus de cinq ans qui doivent respirer", a-t-il déclaré. Mais il a quand même souligné qu'un certain nombre de problèmes restait à régler.

Nombre de ces véhicules ont subi un désamiantage, puisque les pièces sensibles, notamment les plaquettes de freins et les embrayages, ont été changées et remplacées par des pièces dépourvues d'amiante, a-t-il rappelé. Mais comment en apporter la preuve ? "Nous allons proposer des solutions, comme la présentation de factures qui attestent de ces changements de pièces", a-t-il précisé.

Plus précisément, le CNPA propose que les centres de contrôle technique, qui doivent à chaque transaction sur un véhicule de plus de quatre ans vérifier que le véhicule d'occasion est conforme, avertisse le propriétaire des pièces à changer pour mettre son véhicule en conformité.

Néanmoins, il va falloir prendre en compte le problème du coût du changement des pièces. "Il paraît difficile de demander à quelqu'un qui a une voiture d'une valeur de 10.000 F de dépenser entre 5.000 et 7.000 F pour la mettre en conformité", a-t-il souligné. "Nous serions plutôt favorables à une aide du gouvernement pour la destruction des voitures les plus anciennes, pour aider les consommateurs les moins aisés qui ont ce type de voiture à s'en procurer une autre", a-t-il ajouté.

L'Etat n'est pas prêt à payer

Pour autant, le gouvernement ne semble pas prêt à payer. Elisabeth Guigou a estimé, dans un entretien au Parisien, qu'"il n'y a aucune raison pour que ce soit l'Etat" qui paie.

En même temps, elle a tenu a relativiser l'importance de l'opération. Le nombre de voitures concernées par le décret sur l'amiante dans les voitures est probablement moins important que prévu et ne doit donner "aucune raison de paniquer", a-t-elle déclaré sur France Inter.

"Il faut recenser le nombre de voitures concernées, les marques concernées, pour bien cerner l'ampleur du problème. Je crois qu'il est moins important que ce que l'on a pu entendre ces derniers jours", a-t-elle dit.

"D'autre part, tous les équipements et toutes les plaquettes de frein n'étaient pas amiantés encore en 1997, donc il faut faire ce recensement pour bien mesurer l'ampleur du problème. Je crois qu'il n'y a aucune raison de paniquer, aucune", a-t-elle ajouté.

Enfin, rappelons que le décret de décembre 1996 prévoyait qu'au 1er janvier 2002 les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 1997 ne pourraient plus être vendus en l'état, car ils étaient susceptibles de contenir de l'amiante sous le capot, principalement dans les plaquettes de freins, les garnitures d'embrayage et le joint de culasse.

Source: Autoactu.com