DESIGN : UN TOUR CHEZ FRANCO SBARRO

Le roi de la rondeur

Le carrossier de Grandson en est à son trentième Salon. Un monument.

JEAN-PHILIPPE JUTZI

Infatigable, intarissable, increvable Franco Sbarro. Il a beau en être à son trentième Salon de l'auto - oui, vous avez bien lu, le 30e! - il crée, dessine, transforme et réalise toujours et encore des nouvelles voitures, comme d'autres peignent frénétiquement des toiles. A croire que rien ne peut l'arrêter. Pour cette première cuvée du troisième millénaire, le designer de Grandson (et Pontarlier) expose six modèles: cinq de son cru et un signé de l'un de ses élèves. Une première puisque le maître n'avait jamais accordé l'hospitalité de son «temple» à qui que ce soit d'autre.

SBARRO CHRISTELLEL'aventure se poursuit
Le stand de Sbarro à Palexpo, c'est comme un ballon d'oxygène, une bulle de rêve et de douce folie. A chaque visite, on dirait que le petit carrossier devenu créateur réinvente la roue. Il fait surtout des voitures, bien sûr; mais il s'est aussi essayé dans tout ce qui roule et tourne. On a vu chez lui des motos, des vélos, des montres aussi. C'était l'année dernière: avec l'horloger Eric Varone, il avait conçu une montre creuse, «pour freiner le temps». L'aventure se poursuit, puisque tous les clients qui avaient passé commande l'an dernier ont reçu leur dû. «Nous espérons fabriquer une série de 1000 exemplaires, mais nous ne sommes pas encore assurés de pouvoir les écouler, explique Sbarro. Nous cherchons des débouchés vers les Etats-Unis.»

SBARRO MILLENIUM COUPEDans le genre fun déjanté
Mais revenons aux voitures de cette année. Cédant une fois encore aux sirènes de la passion et de la démesure, Franco Sbarro présente un cabrio Christelle Ferrari. Son nom dit tout, on vous laisse imaginer ce que cela signifie. Il propose également un coupé Seb-Millenium bleu nuit, redoutable avaleur de bitume propulsé par un moteur Cobra. Dans le style rétro, il s'est amusé avec un Chrysler-Rod, sorte de pick-up inspiré des années vingt chères à Al Capone. Dans le genre fun déjanté, il a revisité le Berlingo de Citroën pour en faire un véhicule de loisirs pour neuf ou dix personnes à trois essieux et six roues motrices, chenillettes et remorque pour matos de sports extrêmes en prime. Ou encore le Picasso tous-chemins (de Citroën toujours) qui va aller picorer sur les plates-bandes du Renault Scénic RX-4, la traction intégrale en moins. Quant à la Peugeot 406 Coupé, elle est l'oeuvre de son élève Cédric Perinetti, le premier invité de la saga Sbarro au Salon de Genève.
Mais silence: Sbarro, ça ne se raconte pas, ça se déguste. Juste pour le plaisir des yeux...

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