Dans l’automobile, les moteurs et les carrosseries ne sont pas
les seuls à faire rêver. Les pilotes, aussi. Ceux qui
enchaînent les titres et déchaînent les passions. Deux d’entre eux étaient
présents sur le salon auto-moto 2001,
septième du nom, qui a
ouvert ses portes au public hier et ce, juqu’au 11 novembre.
Jean Ragnotti, tout d’abord, présent sur le stand Renault
puisqu’il a couru pendant trente ans de rallyes pour cette
marque. Le palmarès de ce champion est interminable. Il
convient de savoir, pour l’essentiel, qu’il a débuté les
courses de rallye en 1967, à l’âge de 22 ans, qu’il a reçu
les titres de champion de France de rally cross en 1977, de
champion de France des rallyes en 1980, 1984 et 1994, qu’il a
été vainqueur du Monte-Carlo en 1981, vainqueur du tour de
Corse en 1982 et 1985, champion de France de superproduction en
1988…
Mais surtout, Jean Ragnotti a couru onze fois le Tour de La Réunion,
dont il est arrivé quatre fois en tête. "Persona
grata" de Renault et reconnu pour ses qualités humaines,
Jean Ragnotti a donc passé deux jours à La Réunion, à la
rencontre du public du salon. Interviews, conférence de presse,
séances d’autographes, émission radio avec RFO, hier après-midi…
le champion n’aura pas eu le temps d’apprécier La Réunion
que, pourtant, il affectionne.
"La Réunion est une région que j’aime, affirmait, hier,
Jean Ragnotti, au cours d’un entretien. Je suis venu ici pour
la première fois en 1971. Mis à part les onze tours auto de
l’île auxquels j’ai participé, je suis revenu aussi en
vacances. J’ai pas mal d’amis à La Réunion, ça me fait très
plaisir d’être ici. "
CHAMPIONS ET BELLES FILLES EN VITRINE
Invité de marque pour un salon à la hauteur, selon lui.
"Ce salon de l’automobile a beaucoup de succès, affirme
Jean Ragnotti. C’est d’ailleurs l’un des plus beaux. Je
sais combien la voiture a d’importance pour les Réunionnais,
qui en possèdent souvent deux par famille. Les gens ont l’air
contents de me revoir, parce que nous partageons beaucoup de
bons souvenirs, ici. "
Et puisque, presqu’autant que les belles filles, les pilotes
émérites attirent du monde sur les stands, Citroën a également
présenté, hier, son poulain.
Sébastien Loeb, 27 ans, champion de France des rallyes 2001 et
champion du monde junior, qui a fini deuxième au rallye de San
Remo, le mois dernier, a eu droit, hier, à son bain de foule et
à sa scéance d’autographes. Le pilote revient six mois à
peine après sa victoire du Tour de La Réunion, en mai dernier.
Le champion reviendra samedi après-midi et dimanche après-midi
sur le salon. Avant son retour pour la métropole et sa
prochaine course, en Angleterre, pour la dernière manche des
championnats du monde super 700.
D’ici là, les marques présentes au salon auront vendu pas
mal de voitures. Parce que, derrière les spots et les sourires,
le but, c’est toujours la vente. Virginie, 24 ans, a acheté,
hier, une Saxo grise, sur le salon. Pas une décision impulsive,
Virginie avait déjà longuement mûri son choix avant
d’attendre l’ouverture du salon, afin de bénéficier des
promotions.
"J’ai regardé les prix chez les concessionnaires avant
le salon pour être certaine d’y gagner, affirme Virgine.
J’ai fait un tour sur le salon mais finalement, je suis
revenue à mon choix du début. J’ai gagné presque 4000
francs par rapport au prix en magasin. " Mais,
contrairement à Virgine, beaucoup de visiteurs du salon
viennent avant tout pour le plaisir des yeux, pour le rêve.
"On sent si le client est acheteur ou pas, explique Stéphane,
30 ans, vendeur sur un stand de voitures du salon. S’il ne
l’est pas, nous allons quand même répondre à ses questions,
mais nous serons plus rapides que s’il s’était rendu à la
concession. " Normal, sur le salon, c’est l’usine.
"Le salon, c’est le stress, poursuit Stéphane. Il y a
tout le temps du monde autour de nous. Nous recevons beaucoup
plus de clients que d’habitude qui, en plus, font jouer la
concurrence. Ils affirment qu’on leur a proposé telle
promotion chez telle marque. Evidemment, on vérifie avant de
renchérir. "
SEU LE RÊVE EST GRATUIT
Mais c’est autour des motos que l’on surprend le plus de
monde à fantasmer. On scrute, on s’accroupit pour mieux
contempler, on caresse, on chevauche, on simule la conduite, on
discute avec le vendeur pour en savoir plus, sans quitter des
yeux l’engin convoité…
"Souvent, les jeunes qui viennent me poser des questions
sur les motos n’ont de toute façon pas les moyens de les
acheter, explique un vendeur. Ces motos les font rêver parce
qu’elles sont chères et lourdes. Elles sont très puissantes,
il faut être un vrai motard avec beaucoup d’expérience, pour
conduire ça, ajoute-t-il. Ils s’intéressent surtout à la
GXSR 1000 de Suzuki, parce qu’elle rafle tous les prix. Ils me
demandent jusqu’à combien elle va (ndlr : plus de 300 km/h
!), ils montent dessus, ils me demandent combien coûte la réparation
si la moto tombe sur un côté (ndlr : 20 000 francs) … "
Une perte de temps pour les vendeurs que toutes ces explications
sans conséquences ? Pas vraiment. "Répondre à leurs
questions, c’est une politique de long terme, déclare le
vendeur. Ils finissent souvent par se rabattre sur des modèles
de catégories inférieures. " En attendant, le rêve est
gratuit jusqu’au 11 novembre.
EN VEDETTE SUR LE STAND PEUGEOT
La 206 WRC courra l’an prochain à la
Réunion
Dévoilée hier matin au salon de
l’auto par son équipage, Olivier et Valérie Payet, la 206
WRC s’alignera l’an prochain sur la ligne de départ du
championnat de la Réunion des rallyes. Objectif: la reconquête
du titre.
Hier a débuté en Australie une épreuve du championnat du
monde des rallyes. Coincidence du calendrier, au salon de
l’auto de Saint-Denis était dévoilée cette même 206 WRC
qui s’alignera l’an prochain au championnat de la Réunion
des rallyes.
Présentant la voiture, François Caillé, PDG du groupe, a
confirmé que la 206 WRC ne prendrait pas le départ du rallye
des 1 000. “Nous allons attendre pour la mettre sur la route
à la Réunion, confie-t-il. Commandée en juin 2000 nous
n’avons réussi à l’obtenir que maintenant et ce grâce aux
relations privilégiées que nous entretenons avec Peugeot
Sport. Nous n’avons pas le droit de la faire courir cette année.”
Championne du monde des rallyes l’année dernière, la 206 WRC
vise cette année la palme du championnat des constructeurs.
Avant le départ du rallye d’Australie et malgré ses bons résultats,
25 points repris au San Remo et en Corse, Peugeot compte sept
points de retard sur Ford. Le Lion peut perdre le championnat
des constructeurs en cas de contre-performance de ses Finlandais
Marcus Grönholm et Harri Rovanpëra. Ford pourrait décrocher
le titre si Colin McRae, vainqueur en 1994 et 1997, et Carlos
Sainz inscrivent dix points de plus que Peugeot. A la Réunion,
le volant de la 206 WRC sera confié à Olivier Payet qui
retrouve comme copilote son épouse Valérie. Champion de la Réunion
sur route en 1998 et 1999, Olivier Payet a vécu 2001 comme une
année de transition. L’an prochain, il n’entend pas faire
de la figuration. Peugeot Sport Réunion y a mis les moyens, un
budget de 1,5 million de francs qui viennent s’ajouter au coût
d’acquisition de la voiture. “Notre objectif est clair,
indique Michel Caillé, responsable de Peugeot Sport Réunion :
être aux avant-postes”. Les deux tiers du budget sont assurés
par des sponsors, SFR, Total, Réunibail et Canal + qui réalisera
l’année prochaine un film sur le championnat de la Réunion
des rallyes.
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